TF1 – L’armée française réapprend la guerre de tranchées

28 Janvier 2024

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REPORTAGE – L’armée française réapprend la guerre de tranchées : « Si ça doit revenir, on sera préparé »

Par V. F | Reportage TF1 : Esther Lefebvre, Thibault Copleux et Vincent Pierrn
Publié le 28 janvier 2024 à 7h30
 
 

 

Conséquence : sur des sites d’entraînement, les soldats réapprennent la guerre de tranchées ou les combats dans des souterrains.

 

Le JT de TF1 a suivi ces formations dans la région Grand Est.

 

La guerre de tranchées n’appartient plus seulement au passé, comme en témoigne le conflit en Ukraine. Alors plus d’un siècle après la Première Guerre mondiale, l’armée française forme ses militaires à ce type de combats. Tout se passe au cœur du Centac, le centre d’entraînement au combat de l’armée de terre, à Mailly-le-Camp, dans la région Grand Est. Là, des tranchées ont été creusées et fortifiées, à seulement quelques kilomètres des champs de bataille de 14-18. 

Ces militaires marchent donc en quelque sorte dans les pas de leurs ainés. « On l’a tous appris en cours d’histoire et à l’heure d’aujourd’hui, si ça doit revenir, eh bien au moins, on sera préparé », affirme le sergent Clarisse, chef de groupe génie combat au 5ᵉ Régiment de Dragons, dans le reportage de TF1 à retrouver en tête de cet article. 

Il s’agit de s’entrainer pour être plus efficace quand il s’agit d’investir ce genre de réseaux de tranchées.

Lieutenant-colonel Christophe, chef des opérations

Les tranchées d’exercice ont été bâties il y a deux ans, alors que les tensions sont au plus haut à l’est de l’Europe. C’est un savoir-faire que l’armée française n’a jamais oublié. « Les tranchées n’avaient pas forcément une tête très différente de celles d’aujourd’hui. En revanche, en Ukraine, par exemple, l’artillerie est beaucoup plus précise et beaucoup plus létale qu’auparavant. Et donc, il s’agit de s’entrainer pour être plus efficace quand il s’agit d’investir ce genre de réseaux de tranchées », explique le lieutenant-colonel Christophe, chef des opérations. Cette guerre de position est donc de nouveau enseignée à grande échelle

Il faut dire que l’armée française scrute chaque conflit en cours et s’adapte. Ainsi, à Rimogne, dans les Ardennes, d’autres militaires ont fait des tunnels leur spécialité, à l’image de la guerre souterraine qui se déroule à Gaza. Ils suivent, eux aussi, un entrainement spécifique. « Le but pour nous est de fouiller une potentielle cache de miliciens qui patrouillent dans la zone », détaille un militaire. 

Les souterrains, c’est un classique, de l’Indochine jusqu’à l’Afghanistan. Traditionnellement, ils servent à stocker du matériel ou protéger des combattants. S’y aventurer impose donc le plus grand sang-froid, car la moindre imprudence peut coûter la vie. « Là, on a trouvé une cache de munitions qui était piégée par une grenade sous la caisse. Ce qui veut dire que si j’avais soulevé la caisse sans vérifier, elle aurait explosé », souligne un autre combattant.

 

Et les pièges peuvent être de toute nature. « En souterrain, vous êtes soumis à des risques qui sont pas les mêmes dehors. Vous avez des problèmes de gaz, d’absence d’oxygène. Vous avez aussi une perte de repères de temps. Vous n’avez pas accès à la lumière du jour, donc vous pouvez rapidement perdre des repères quant à la gestion de l’effort, quant à la fatigue », admet le chef de bataillon François, chef adjoint du bureau opération. 

Toutes ces techniques ont été peu utilisées ces dernières années dans l’opération Barkhane au Sahel, mais l’armée française n’a jamais cessé de les entretenir. 


V. F | Reportage TF1 : Esther Lefebvre, Thibault Copleux et Vincent Pierrn