C’est un exercice d’état-major d’ampleur. Entre Aproport Mâcon où est stationné le poste de commandement de la 6e brigade légère blindée de Nîmes et Charnay-lès-Mâcon, la gendarmerie mobile, où l’est le 1er régiment étranger de cavalerie (REC) de Carpiagne, la guerre se prépare.
Le colonel Bertrand Dias, chef de corps du 1er REC, est au centre opérationnel (CO) installé sous tente. « C’est le cœur battant du régiment déployé avec 15 officiers en configuration opérationnelle ». Et l’officier supérieur d’expliquer : « Dès que nous allons recevoir les ordres, nous devrons identifier toutes les options qui s’offrent à l’ennemi pour que nous puissions le combattre avec nos moyens et notre efficacité ».
La Saône-et-Loire, terrain propice
La Saône-et-Loire a été choisie car « c’est un terrain propice pour des manœuvres de cavalerie légère blindée, poursuit le colonel Dias. Trois bataillons vont être impliqués dans cette manœuvre dans la profondeur ».
Dès lors qu’il le faudra, les blindés comme les derniers Griffons seront amenés à se déplacer avec d’autres véhicules dans le département, sur ses routes, petites et grandes, dans les secteurs du bassin minier ou de l’Autunois ou encore dans la région de Beaune.
Un contrôle du régiment
Cet exercice nommé « Antares » est en définitive un contrôle du régiment afin que le général commandant la 6e brigade avec son état-major, puisse vérifier et constater que les quelque 200 militaires engagés (le régiment en compte au total 900 dont 350 sont actuellement déployés en opérations extérieures) sont en capacité totale d’un engagement de haute intensité. « Une évaluation de mon état-major tactique, poursuit le colonel Bertrand Dias. Et de poursuivre, On doit produire des ordres au sein de notre centre opérationnel dans un environnement où nous sommes saturés d’informations. Il faut donc analyser et produire la décision. Tout est numérisé bien sûr comme la cartographie et une partie de la mission se joue également à Carpiagne. Aujourd’hui, nous avons trois jours de conception des ordres avant le lancement de la phase tactique pour être dans une manœuvre offensive ».
Combat de haute intensité
Ici, au « CO », les militaires du 1er REC avec quelques artilleurs travaillant sur la 3D et quelques sapeurs (Génie) sur la 2D , se trouvent dans un environnement où l’on doit savoir travailler sous le feu, ou encore sous menace NRBC (menaces nucléaire, radiologique, biologique et chimique).
Le colonel Dias appuie encore : « L’enjeu est bien le combat de haute intensité avec une très forte létalité, de la frappe en profondeur, l’espace, les drones à prendre en compte… Et de souligner à nouveau, Il faut une vélocité dans la production des ordres avec la nécessité de dédoubler voire de tripler les dispositifs ».
C’est bien là où un état-major prend toute sa dimension.
Dans quelques heures, le 1er REC sera engagé dans le dur, comme s’il était en guerre, véritablement. Les blindés rouleront, les militaires seront dans cette situation avec un seul objectif finalement : gagner la guerre, celle-là même qu’ils auraient à mener pour protéger la France et ses intérêts.