Journées du Patrimoine: visitez l’ancienne école militaire préparatoire de cavalerie – Autun
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Après la disparition des enfants de troupe des régiments, en 1871, la réforme de l’institution aboutit à la création, en 1875 de la première école d’enfants de troupe à Rambouillet (Yvelines).
Devant le succès remporté par l’essai de cette école, l’Etat décide la création à compter de 1884 de six écoles militaires préparatoires placées sous la responsabilité de l’Armée. Quatre sous la responsabilité de l’Infanterie : Rambouillet, Montreuil sur Mer, Saint-Hippolyte-du-Fort, Les Andelys, une pour la Cavalerie : Autun et une pour l’Artillerie et le Génie : Billom. Comme pour celle de Rambouillet qui change d’appellation en 1884 pour devenir l’Ecole Militaire Préparatoire d’Infanterie de Rambouillet, les élèves y accèdent dés l’âge de 14 ans et y étudient jusqu’à leur engagement à l’âge de 18 ans.
Parmi les six écoles alors créées, une seule existe encore de nos jours, celle d’Autun.
Création des 6 EMP spécialisées
AUTUN
Créée par la loi de 1884, l’Ecole Militaire Préparatoire de Cavalerie d’Autun ouvre ses portes en 1886 en Saône et Loire. Installée dans un ancien grand séminaire datant du XVII°siècle, l’école n’accueille alors que 200 élèves âgés de 13 à 18 ans.
Elle adopte pour devise : « Pour la patrie toujours présents »
Ses premiers héros tomberont au champ d’honneur au cours de la 1° Guerre Mondiale.
En 1921, suite à la réforme de l’enseignement, l’école devient l’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun.
Au cours de la 2° Guerre Mondiale, elle va connaître un destin chargé de souffrances et de gloire. Contrainte à l’exode devant l’offensive allemande de 1940, l’école effectue un long périple qui va la conduire de Billom à Tulle puis Chameyrat. Elle s’installe finalement à Valence (Drôme) en août 1940. A Valence, elle devient l’Ecole d’Autun puis l’Etablissement d’Education d’Autun en 1941. Elle restera dans la Drôme jusqu’en juin 1943, date à laquelle elle est contrainte à l’évacuation dans l’Ain. C’est au camp de Thol que l’année scolaire débute en septembre 1943 avec près de 500 élèves. C’est là que certains d’entre eux vont se distinguer par leur courage et leur héroïsme.
Déjà lors du repli de 1940, quelques élèves de secondes, aux ordres de l’adjudant-chef Grangeret surnommé « le Lion » s’étaient distingués en tendant une embuscade aux Allemands. En mai 1944 au camp de Thol, c’est une cinquantaine d’élèves qui rejoint le maquis de l’Ain pour constituer le « camp d’Autun ». Aux ordres de l’aspirant Signori dit « Mazaud », ils participent aux combats de la Libération dans plusieurs localités de l’Ain notamment à Ambérieu en Bugey. Aux cours de ces combats, l’élève Bernard Gangloff, grièvement blessé, meurt en juillet 1944. Il deviendra le symbole du courage affiché par tous ces jeunes résistants. L’école a été dissoute en mai 1944. Elle ouvre à nouveau ses portes fin 1944 à Autun, sous le nom d’Ecole Militaire Préparatoire d’Autun.
Depuis cette date, l’école n’a cessé de se développer et d’évoluer.
En 1951, les classes préparatoires au concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr sont créées.
En 1955, un monument aux morts est élevé à la mémoire de tous les anciens, cadres ou élèves, morts pour la France.
A partir de 1958, les classes du 1° cycle regroupent les collégiens au quartier Changarnier.
En 1974, l’EMP devient le Collège Militaire d’Autun puis Lycée Militaire d’Autun en 1982.
Depuis 1977, le lycée accueille le musée national des enfants de troupe, inauguré en 1985. Plusieurs anciens drapeaux de l’école y sont entreposés et une vitrine évoque l’histoire mouvementée de l’école.
En 2006, l’école devient Lycée de la Défense, tout en conservant son appellation de Lycée Militaire d’Autun.
Des six premières écoles militaires préparatoires créées par la loi de 1884, le Lycée Militaire d’Autun est le seul encore existant. En effet, les écoles de Rambouillet, Montreuil sur Mer, Saint-Hippolyte-du-Fort, Les Andelys et Billom ont disparu.
Elle accueille aujourd’hui des collégiens de la sixième à la troisième, des lycéens de la seconde à la terminale (filières L, ES, S, SVT, SI et STMG), des élèves en classe préparatoire aux études supérieures scientifiques (filière ECO) et des étudiants en classes préparatoires aux grandes écoles (filières MPSI, MP et ECO).
L’ancienneté de l’école, la présence du monument aux enfants de troupe morts pour la France, celle du musée qui abrite les drapeaux des écoles disparues font du Lycée Militaire d’Autun un sanctuaire et un lieu de mémoire pour l’ensemble des anciens élèves.
Pour en savoir plus :
• Site du lycée : https://rh-terre.defense.gouv.fr/formation/lyceesmilitaires/lycee-militaire-d-autun