defencebelgium – Volet Défense de l’Arizona : le cas de la Composante Terre

15 Avril 2025

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17 février 2025 Pierre Brassart

Volet Défense de l’Arizona : le cas de la Composante Terre

Pour répondre aux exigences de l’OTAN, la Belgique mettrait en place une troisième brigade (crédit-photo Brigade Motorisée)

Volet Défense de l’Arizona : le cas de la Composante Terre.

Nous allons voir plus en détails la partie matériel de l’accord de la coalition Arizona. Premier volet avec la Composante Terre.

Sur le plan terrestre, l’accord de majorité parle à la fois de renforcer la Brigade Motorisée actuelle, notamment dans le cadre CaMo mais également, à moyen terme de mettre « une (deuxième) brigade à la disposition de l’OTAN en intégrant pleinement les technologies disruptives”.

À l’heure actuelle et dans les années à venir, la Composante Terre se structurera toujours autour de deux brigades principales. En premier, il y aura le Special Operations Regiment, qui regroupe les deux bataillons para-commandos, leur centre d’entrainement respectif et le Special Forces Group. La Brigade Motorisée rassemblera elle les quatre bataillons d’infanterie sur Griffon et deux bataillons (dont un encore à mettre en place) de cavalerie sur Jaguar. À côté des troupes de manœuvre, un deuxième bataillon d’artillerie devrait également voir le jour.

A terme, il serait donc possible d’envisager la mise en place de deux brigades motorisées. Sur base d’une répartition linguistique, nous pourrions voir une brigade francophone, avec le 1/3 Lanciers comme unité de cavalerie, les Chasseurs Ardennais et le 12/13 Ligne comme unités d’infanterie, le futur bataillon d’artillerie de Marche-en-Famenne, le 4 bataillon du génie d’Amay, le 4 groupe CIS et le 4 bataillon logistique. Côté néerlandophone, le futur 2/4 Lanciers formerait l’élément de cavalerie, les bataillon Libération/5 Ligne et Carabiniers/Grenadiers comme infanterie, l’actuelle bataillon d’artillerie de Braaschaat, le 11 Génie, le 10 CIS et le 18 Logistique. Ces deux brigades rassembleraient chacune près de 3.000 hommes et femmes et seraient assez proches au niveau de la structure de la brigade légère néerlandaise (13 Lichte Brigade), davantage en tout cas que des brigades de l’Armée de Terre française qui sont bien plus massives.

La Belgique fera l’acquisition d’une capacité « deepstrike » et MLRS (crédit-photo Lockheed Martin)

Quant aux « technologies disruptives » mentionnées, on peut espérer que les leçons de la guerre en Ukraine seront tirées, sur le plan de l’usage des drones (et de la protection contre cette menace), ou encore de la guerre électronique.
Grande surprise de la note de gouvernement, l’acquisition par la Belgique d’une capacité « deepstrike » et MLRS. Les deux seraient probablement liés. La plupart de systèmes de lance-roquettes multiples permet de lancer différents types de munition, allant de la roquette à sous munition (mais ce type de munition est interdit) aux missiles de croisière dans le style de l’ATACMS américain. Plusieurs pistes s’offrent à la Défense : la solution M142 HIMARS américaine qui a déjà été commandé par la Pologne, la Croatie, la Roumanie, l’Italie, les pays baltes ou la piste germano-israélienne avec le PULS, commandé lui par l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark ou l’Espagne.

Ces deux pistes permettraient une entrée en service relativement rapide. Une autre option pourrait être une coopération avec la France qui cherche à développer son propre système (la France utilise actuellement le M270 MLRS américain) via le programme FLP-T (Frappe longue portée terrestre) mais l’aboutissement ne devrait pas survenir avant 2035. A côté de ce projet, une autre initiative menée entre autres par la France, l’Allemagne, la Pologne et Royaume-Uni, cherche à développer une arme capable de frapper à plus de 120km de distance. Il s’agit de l’ELSA (European Long Range Strike Approach).